Gisela Avolio, responsable de la sección / Dirección editorial, Helga Fernández
Traducción: Maricarmen Rodriguez
Publicamos Dos preguntas a Marie Jean Sauret, en francés y en castellano, haciendo lugar a las lenguas, las geografías y los psicoanálisis.
Comment et quand avez-vous découvert la psychanalyse?
Une enfance au milieu d’une famille nombreuse a vu s’épanouir une névrose qui, prenant appui sur l’angoisse, m’a laissé précocement sur des questions relatives aux sens de la vie, de la mort, voire de la fin de ce monde. Ces questions ont enclenché une quête de savoir sans trop savoir où chercher : philosophie, religion, théologie ?
Une lueur d’un autre genre arrive avec la première rencontre avec la psychanalyse, qui eut lieu pourtant de façon « classique » : en classe de philosophie (en 1967) où Freud était au programme. J’en ai juste gardé l’affirmation d’un savoir inconscient plus « prometteur » au regard de mes préoccupations existentielles que la philosophie académique. Le professeur essayait de nous en donner une idée en invitant à associer sur des tâches d’encre que nous réalisions en pliant une feuille de papier en deux (à la manière des planches de Rorschach). Je me souviens avoir triché dans mes projections, ce qui ne l’a pas empêché de me livrer un « bilan de personnalité » tel qu’il en avait sans doute l’idée par ailleurs. D’un côté je démasquais l’imposteur, de l’autre je lui dissimulais une vérité que j’ignorais de peur qu’il sache la lire.
Deux ans après, à l’Université de Strasbourg (1969-1970), j’assistais aux cours de Maurice Nédoncelle, un élève de Mounier et le traducteur de la Grammaire de l’assentiment de Newman, une référence de Lacan. Il avait écrit un ouvrage sur les dangers de la psychanalyse (pour les croyants). Je réalisais sous sa direction un mémoire autour de l’énigme de la mort et un autre sur le père. Là, la lecture entre autres de Totem et Tabou et de quelques autres ouvrages de Freud firent plus qu’aiguiser ma curiosité. Cette année universitaire ou la suivante, j’ai fréquenté en auditeur libre quelques leçons de Moustapha Safouan ou de son ami Lucien Israël, sans vraiment accrocher. Sauf ce constat : l’arabe et le juif peuvent donc cohabiter en psychanalyse ?
L’année suivante (1970-1971) j’assistais à l’enseignement de Roland Sublon, de l’EFP, sur l’Ethique : ce fut une véritable révélation. Mais de quoi ? Je ne comprenais rien et pourtant j’étais certain que c’était par là qu’il fallait « regarder ». J’ai entrepris la lecture… de De l’interprétation – essai d’herméneutique de Paul Ricœur : c’est dire l’étendue du malentendu. A ceci près que l’ouvrage contient de longues citations de « L’esquisse d’une psychologie scientifique » et de « Fonction et champ de la parole et du langage ». Ricœur fut, littéralement, un passeur. Et je quittais l’université de Strasbourg pour Toulouse, pensant étudier la psychanalyse dans un département de psychologie. Pour l’anecdote, avant de partir, alors que je rendais des ouvrages empruntés, le bibliothécaire m’offrit les Ecrits de Lacan en me disant que personne d’autre parmi les usagers n’était intéressé et ne les lirait : je retrouvais « Fonction et champ de la parole… ».
La déception aurait été immense à Toulouse si je n’avais croisé le chemin de Pierre Bruno. Il y soutenait la présence de la psychanalyse à la fois dans des cours et un séminaire de recherche. Premier travail sous sa direction, nous nous sommes efforcés, avec deux camarades, de reconstruire toutes les associations de Freud autour du rêve de la monographie botanique, jusqu’à ce que, de celles-ci, se laisse déchiffrer le désir inconscient en jeu (au-delà des mécanismes que Freud souligne). Lors de travaux dirigés (!) Pierre Bruno a demandé aux étudiants d’écrire le mot inconscient en le décomposant comme on voulait, puis, à la manière de Freud, d’associer sur chacune des parties que nous avions isolées. Nombreux furent les étudiants qui se sont contentés, comme moi, de séparer les syllabes : « in – con – scient ». Et nombreux furent ceux qui associèrent de « con » au sexe d’une femme. Aussi, lorsque Pierre Bruno nous invita à écrire au tableau le résultat, la pudeur nous maintint assis : il dû lui-même faire l’exercice. Et lui aussi évoqua le sexe d’une femme, l’éducation sexuelle qu’il reçue ou donna et d’autres associations de ce registre. Ce fut, là encore, une révélation : il était donc possible de parler de ces « choses-là » !
Cette découverte d’un autre savoir et de l’intérêt de la psychanalyse y compris pour les choses du sexe précède de fait ce qui a été la véritable rencontre avec la psychanalyse : disons pour aller vite, la conjonction d’une flambée névrotique alimentée par ma relation amoureuse et la conviction que la psychologie était une idéologie inconsistante – rien à attendre du savoir académique. L’angoisse qui m’inonda alors, plus que la dépression qui lui faisait cortège, me conduisit – enfin ! (si je puis dire) – en analyse. Je n’ai pas fait que des rencontres heureuses à cet endroit. Mais je puis reprendre à mon compte ce qui a été l’expérience de Serguei Pankeieff : peut-être les psychanalystes avaient « tout faux » (ainsi que lui-même et Hans l’attribuèrent à Freud), néanmoins la psychanalyse ouvrait dans le champ du savoir, contre la détermination mécanique des psychologies – un espace de respiration que je n’ai plus quitté. Oui, avant même que je découvre la métaphore chez Lacan, la psychanalyse a été pour moi, là encore littéralement « un poumon artificiel ».
Que considérez-vous que la psychanalyse peut apporter à notre contemporanéité?
Comment répondre à cette question ? Le lien social contemporain a pris l’allure du Discours Capitaliste (DC), un discours né du mariage de la technoscience et du marché : il promet de tout expliquer, de tout fabriquer et la compréhension et la jouissance pour tous. Ce quadruple mensonge dessine un Autre trompeur qui impacte les individus qui se laissent suggestionner : il rejette la castration (l’opération par laquelle le sujet subjective le manque), il rabat le désir (dont le manque est la raison) sur le besoin (qui se résoudrait dans la consommation), il exclut les valeurs non marchandes au profit d’un tout-évaluation., il désactive la capacité du discours de faire lien social au profit cette fois de la massification et de la ségrégation. En un sens, le DC disqualifie la solution que le sujet a inventée pour habiter le monde à la fois sans s’y dissoudre et sans faire voler le collectif en éclats sur le roc des singularités (à chacun sa vérité, sa jouissance…).
Dans les faits, cette fonction de nouage des singularités au social était assurée par les mythes et la religion « qui tentaient de donner forme épique à la structure » que le sujet reçoit du langage (ce vers quoi je me suis d’abord tourné). C’est elle que le DC défait, ce que Lyotard a qualifiée de « fin des grands récits ». La thèse de Lacan, sur ce point, est que la psychanalyse est le retour dans le réel de ce que le Discours Capitaliste rejette : la singularité, le père, le fantasme, la jouissance, les choses de l’amour, et par-dessus tout, le symptôme qui seul sait ladite singularité du sujet.
La question posée ci-dessus suppose que nous ne soyons plus au moment du surgissement de la psychanalyse, mais qu’un nouveau temps de fermeture des solutions du sujet ait été entamé : d’où les attaques incessantes au moins en France contre la psychanalyse et tous les dispositifs qui s’en inspirent pour accueillir ce qui fait la singularité. La singularité est l’ennemie de la généralisation, du « pour tous » et du « pour tout » : car elle fournit la raison pour laquelle chacun est une exception. L’humanité est un ensemble composé d’exceptions.
De la sorte les symptômes de la modernité sont les manifestations de la résistance de la singularité à se dissoudre dans la masse du politiquement correct. Ce que la psychanalyse peut apporter ? Continuer à les accueillir, soutenir la protestation « logique » du sujet, fournir les éléments conceptuels et les dispositifs dont nous avons besoin pour penser notre monde, sa logique, et contribuer à rendre à chacun sa capacité d’acte : aimer, travailler et jouir des choses de la vie, comme le disait déjà Freud à l’aube de son invention. Demeurer un « poumon artificiel » disponible. Penser sa singularité permet et oblige à penser : ce qui semble inquiéter les dirigeants de nos sociétés dites modernes.
Un mot sur « contemporain ». La question fait de ce terme un équivalent de « qui vit à la même époque ». A dire vrai, le contemporain est quelqu’un qui est aux prises avec les problèmes réels que nous avons à traiter. S’il apporte une réponse, alors celle-ci est, par définition, inédite. Elle est donc en avance sur ce que les « concitoyens » de la même collectivité ont apporté jusque-là. C’est un paradoxe qu’Agamben a relevé : le contemporain est en avance sur les gens de son temps. Et, pour ce qui me concerne, Freud et Lacan sont encore mes contemporains. Transmettre les ressources de doctrines qu’ils nous ont léguées, et faire exister la pratique analytique est le minimum pour maintenir ce « poumon artificiel » que l’époque appelle et maintenir ouvertes les conditions pour mettre le capitalisme hors de nous. Sans quoi, aucune chance de le bouter hors de la globalisation qu’il impose.
Lacan nous a lancé sur ce point un ultime avertissement : la psychanalyse permet de sortir de la débilité. Le sujet doit pouvoir s’appuyer sur son éthique s’il ne veut pas succomber à la tentation de la canaillerie.
¿Cómo y cuándo descubrió el psicoanálisis?
En una infancia en medio de una familia numerosa se desarrolló una neurosis que, apoyándose en la angustia, me dejó precozmente con preguntas relativas al sentido de la vida, al de la muerte, o hasta al del fin de este mundo. Esas cuestiones desencadenaron una búsqueda de saber sin saber demasiado dónde buscar: ¿filosofía, religión, teología?
Un destello de otro género llega con el primer encuentro con el psicoanálisis que, sin embargo, tuvo lugar de manera “clásica”: en clase de filosofía (en 1967), donde Freud estaba en el programa. De ese encuentro guardé sencillamente la afirmación de un saber inconsciente más “prometedor”, respecto de mis preocupaciones existenciales, que la filosofía académica. El profesor intentaba darnos una idea del psicoanálisis invitándonos a asociar a partir de manchas de tinta que realizábamos doblando una hoja de papel en dos (a la manera de las láminas de Rorschach). Recuerdo haber trampeado en mis proyecciones, lo cual no le impidió hacerme una “evaluación de personalidad” según la idea, sin duda, que por otra parte ya se hacía de ella. Por un lado, yo desenmascaraba al impostor; por otro, le disimulaba una verdad que ignoraba por miedo de que supiera leerla.
Dos años después, en la Universidad de Estrasburgo (1969-1970), asistí a los cursos de Maurice Nédoncelle, un alumno de Mounier y el traductor de La gramática del asentimiento de Newman, una referencia de Lacan. Había escrito una obra sobre los peligros del psicoanálisis (para los creyentes). Hice, bajo su dirección, una tesina en torno al enigma de la muerte y otra sobre el padre. Allí la lectura, entre otros textos, de Tótem y tabú y de algunas otras obras de Freud hicieron más que aguzar mi curiosidad. Ese año universitario o el siguiente frecuenté, como auditor libre, algunas lecciones de Moustapha Safouan o de su amigo Lucien Israël, sin interesarme mucho, en verdad. Salvo en una constatación: ¿pueden entonces cohabitar, en psicoanálisis, el árabe y el judío?
Al año siguiente (1970-1971) asistí a la enseñanza de Roland Sublon, de la EFP, sobre la Ética: fue una verdadera revelación. ¿Pero de qué? No comprendía nada, pero sin embargo estaba seguro de que era por ahí que había que “mirar”. Comencé la lectura de…Le conflit des interprétations. Essais d’herméneutique de Paul Ricœr [Seuil, 1969; El conflicto de las interpretaciones. Ensayos sobre hermenéutica, trad. de Alejandrina Falconi, FCE, 1a ed. 2003]: eso dice la dimensión del malentendido. Con la salvedad de que la obra contiene largas citas del “Proyecto de psicología científica” y de “Función y campo de la palabra y del lenguaje en psicoanálisis”. Ricœur fue, literalmente, un “pasador”. Y dejé la Universidad de Estrasburgo por Toulouse, pensando estudiar psicoanálisis en un departamento de psicología. Como anécdota, antes de irme, cuando devolvía obras prestadas, el bibliotecario me ofreció los Escritos de Lacan diciéndome que, entre los usuarios, ningún otro estaba interesado en el libro ni lo leería: allí reencontraba “Función y campo de la palabra…”
La decepción habría sido inmensa, en Toulouse, si no hubiera cruzado el camino de Pierre Bruno. Él sostenía allí la presencia del psicoanálisis, a la vez, en sus cursos y en un seminario de investigación. Primer trabajo bajo su dirección: nos esforzamos, con dos compañeros, en reconstruir todas las asociaciones de Freud en torno al sueño de la monografía botánica hasta que se pudiera descifrar, a partir de ellas, el deseo inconsciente en juego (más allá de los mecanismos que Freud subraya). Mientras dirigía los trabajos (¡), Pierre Bruno nos pidió a todos los estudiantes que escribiéramos la palabra inconsciente descomponiéndola como quisiéramos, y luego, a la manera de Freud, que hiciéramos asociaciones con cada una de las partes que habíamos aislado. Muchos fuimos los estudiantes que nos contentamos con separar las sílabas: “in-cons-cient” [“in-cons-cien-te”]. Y muchos fueron los que asociaron “cons” [en francés, “coños”] con el sexo femenino. Por eso, cuando Pierre Bruno nos invitó a escribir en el pizarrón el resultado, el pudor nos mantuvo sentados: tuvo que hacer él mismo el ejercicio. Y evocó, igualmente, el sexo de la mujer, la educación sexual que recibió, e hizo otras asociaciones en ese registro. Esa fue, también, una revelación: ¡era entonces posible hablar de “esas cosas”!
Ese descubrimiento de otro saber y del interés del psicoanálisis incluso en cuanto a las cosas del sexo precede, de hecho, lo que fue el verdadero encuentro con el psicoanálisis: digamos, para ir rápido, la conjunción de un brote neurótico alimentado por mi relación amorosa y la convicción de que la psicología era una ideología inconsistente ‒nada que esperar del saber académico‒. La angustia que me inundó entonces, más que la depresión que la acompañaba, me condujo ‒ ¡por fin!, por así decir ‒ al análisis. No hice sino encuentros felices en ese lugar. Pero puedo retomar, por mi propia cuenta, lo que fue la experiencia de Sergueï Pankejeff: tal vez los psicoanalistas habían entendido “todo al revés” (así como él mismo y Hans lo decían de Freud), pero a pesar de ello, contra la determinación mecánica de las psicologías, el psicoanálisis abría al campo del saber ‒un espacio de respiración que nunca más dejé‒. Sí, incluso antes de que descubriera la metáfora en Lacan, el psicoanálisis fue para mí, una vez más, literalmente, “un pulmón artificial”
¿Qué considera usted que puede aportar el psicoanálisis a nuestra contemporaneidad?
¿Cómo responder esta pregunta? El lazo social contemporáneo tomó el aspecto del Discurso Capitalista (DC), un discurso nacido del casamiento de la tecnociencia con el mercado: promete explicar todo, fabricar todo, y la comprensión y el goce para todos. Esa cuádruple mentira dibuja un Otro engañador que impacta a los individuos que se dejan sugestionar: rechaza la castración (la operación por la cual el sujeto subjetiva la falta), lleva el deseo (cuya razón es la falta) a la necesidad (que se resolvería en el consumo), excluye los valores no mercantiles en provecho de un todo-evaluación, desactiva la capacidad del discurso de hacer lazo social en provecho, esta vez, de la masificación y de la segregación. En un sentido, el DC descalifica la solución que el sujeto inventó para habitar el mundo tanto sin disolverse en él como sin hacer volar en pedazos lo colectivo en la roca de las singularidades (a cada quien su verdad, su goce…).
En los hechos, esta función de anudamiento de las singularidades en lo social estaba asegurada por los mitos y la religión “que intentaban darle forma épica a la estructura” que el sujeto recibe del lenguaje (aquello por lo cual me incliné primero). Es esa función lo que el DC deshace, aquello que Lyotard calificó como el “fin de los grandes relatos”. La tesis de Lacan, sobre este punto, es que el psicoanálisis es el retorno, en lo real, de lo que el Discurso Capitalista rechaza: la singularidad, el padre, el fantasma, el goce, las cosas del amor y, sobre todo, el síntoma, que es el único que sabe la mencionada singularidad del sujeto.
La cuestión planteada aquí supone que ya no estamos en el momento del surgimiento del psicoanálisis, y que comenzó un nuevo tiempo de cierre de las soluciones del sujeto: de allí los ataques incesantes, al menos en Francia, contra el psicoanálisis y contra todos los dispositivos que en él se inspiran para recibir lo que hace a la singularidad. La singularidad es la enemiga de la generalización, del “para todos” y del “para todo”, ya que suministra la razón por la cual cada uno es una excepción. La humanidad es un conjunto compuesto de excepciones.
Así, los síntomas de la modernidad son las manifestaciones de la resistencia de la singularidad a disolverse en la masa de lo políticamente correcto. ¿Lo que el psicoanálisis puede aportar? Seguir recibiéndolos, sostener la protesta “lógica” del sujeto, proporcionarle los elementos conceptuales y los dispositivos que necesitamos para pensar nuestro mundo, su lógica, y contribuir a devolverle a cada uno su capacidad de acto: amar, trabajar y gozar de las cosas de la vida, como ya lo decía Freud en los albores de su invención. Seguir siendo un “pulmón artificial” disponible. Pensar la propia singularidad permite y obliga a pensar: algo que parece inquietar a los dirigentes de nuestras sociedades llamadas modernas.
Una palabra sobre “contemporáneo”. La cuestión hace de este término un equivalente de “que vive en la misma época”. A decir verdad, el contemporáneo es alguien que se enfrenta con los problemas reales que nosotros tenemos que tratar. Si aporta una respuesta, entonces esta es, por definición, inédita. Está adelantada, por ende, respecto de aquello que nuestros “conciudadanos” de la misma comunidad aportaron hasta ahora. Es una paradoja que señaló Agamben: el contemporáneo está adelantado respecto de la gente de su tiempo. Y, en lo que me concierne, Freud y Lacan son aún mis contemporáneos. Transmitir los recursos de doctrinas que ellos nos legaron y hacer existir la práctica analítica es lo mínimo para mantener ese “pulmón artificial” que la época requiere y mantener abiertas las condiciones para poner al capitalismo fuera de nosotros. Sin lo cual no tenemos ninguna chance de arrojarlo fuera de la globalización que él impone.
Lacan nos lanzó sobre este punto una última advertencia: el psicoanálisis permite salir de la debilidad. El sujeto debe poder apoyarse en su ética si no quiere sucumbir a la tentación de la canallada.
Marie Jean Sauret
En analyse (autour de 1973) avec un membre de l’EFP, je reçois dès 1980, poursuivant la cure quinze années de plus à Paris avec une psychanalyste de l’ECF. Membre de l’ECF, EEP, AMP jusqu’en 1998 (années au cours desquelles je fis l’expérience de la passe), je participe à la création des forums du Champ lacanien. A l’adoption « démocratique » du principe d’une l’Ecole, Pierre Bruno, Isabelle Morin et moi-même préférons prendre l’initiative de l’Association de Psychanalyse Jacques Lacan, supplémentaire et non alternative, ouverte à qui accepterait de travailler avec elle. L’Ecole, ainsi que le suggère Lacan, résulterait de ce que ses membres transmettraient à partir de ce que la psychanalyse leur enseigne, privilégiant la passe. Le « faire école », ouvert à quiconque, vient à la place de l’Ecole comme institution fermée sur ses membres. Nous avons dissout l’APJL lorsqu’est apparu que le transfert sur les fondateurs objectait au « faire école », idéalisant le psychanalyste au détriment de la vérification « du » psychanalyste. Nous avons alors recréé, avec tous ceux qui étaient partant, et sur les mêmes bases, le Pari de Lacan. Nous en sommes là.
Le monde est à la fois plus grand et plus petit que la psychanalyse : j’ai une vie familiale et universitaire et des engagements politiques ; pour autant, la question qui me taraude, urgente pour notre temps, est celle de la place de la Cité dans la psychanalyse.
La Cité dans la psychanalyse. Débattre avec Pierre Bruno (direction : Rémi Brassié, Isabelle Morin, Marie-Jean Sauret, Véronique Sidoit), érès, 2021 ; La révolution a eu lieu, Le Retrait, 2021 ; Briques et tuiles (avec Pierre Bruno et Isabelle Morin), La Petite Librairie, 2020 ; La différence freudienne (avec Pierre Bruno), érès, 2019 ; La bataille politique de l’enfant, érès, 2017 ; Du divin au divan. Recherches en psychanalyse (avec Pierre Bruno), érès, 2014 ; L’institution à l’épreuve de l’autisme. Le séminaire de Papeete (juillet – août 2007) (avec Michel Lapeyre), APJL, 2014 ; Malaise dans le capitalisme, PUM, 2009 ; La folie évaluation (sous la direction d’Alain Abelhauser, Roland Gori, Marie-Jean Sauret), Mille et une nuits, 2009 ; L’effet révolutionnaire du symptôme, érès, 2008 ; (collaboration) Mon carnet de divan, Milan, 2008 ; La dépression nerveuse (avec F. Ancibure, M. Galan-Ancibure) Milan, 2006 ; Psychanalyse et politique. Huit questions de la psychanalyse en politique, PUM, 2005 ; Entreprendre une psychanalyse (avec M. Révillion), Milan, 2001 ; Lacan, le retour à Freud (avec M. Lapeyre), Milan, 2000 ; Freud et l’inconscient, Milan, 1999 ; La psychologie clinique : histoire et discours (avec C. Alberti), PUM, 1998 ; Sport, psychanalyse et science (avec Marie-Hélène Brousse, Françoise Labridy, André Terrisse, Roger Wartel), P.U.F., 1997 ; La psychanalyse (avec C. Alberti), Milan, 1996 ; De l’infantile à la structure, PUM, 1991 ; Croire ? Approche psychanalytique de la croyance, Privat, 1982 ; Le corps et le groupe (avec A. Ancelin-Schutzenberger), Privat, 1977.”
María del Carmen Rodríguez:
Licenciada en Letras por la Universidad de Buenas Aires (UBA), doctora en Letras por la Universidad de Caen (Francia). Coordinadora de grupos de estudios independientes y profesora en las maestrías de Psicoanálisis (responsable de módulos interdisciplinarios, en especial, filosofía) de la Universidad de la Cuenca del Plata (Corrientes, Argentina) y de la Universidad Autónoma de Zacatecas (sede Guadalajara, México). Lectora impenitente e inveterada, escritora y traductora de francés en diversas áreas.
Texto al cuidado de Ricardo Pereyra
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